Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome IV.djvu/62

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Art. 24. Des perceptions que nous rapportons à notre corps.

Les perceptions que nous rapportons à notre corps ou à quelques-unes de ses parties sont celles que nous avons de la faim, de la soif et de nos autres appétits (347) naturels, à quoi on peut joindre la douleur, la chaleur et les autres affections que nous sentons comme dans nos membres, et non pas comme dans les objets qui sont hors de nous. Ainsi nous pouvons sentir en même temps, et par l’entremise des mêmes nerfs, la froideur de notre main et la chaleur de la flamme dont elle s’approche, ou bien, au contraire, la chaleur de la main et le froid de l’air auquel elle est exposée, sans qu’il y ait aucune différence entre les actions qui nous font sentir le chaud ou le froid qui est en notre main et celles qui nous font sentir celui qui est hors de nous, sinon que l’une de ces actions survenant à l’autre, nous jugeons que la première est déjà en nous, et que celle qui survient n’y est pas encore, mais en l’objet qui la cause.


Art. 25. Des perceptions que nous rapportons à notre âme.

Les perceptions qu’on rapporte seulement à l’âme sont celles dont on sent les effets comme