Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome XI.djvu/299

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tion suffisante. Ce sont les trois seules règles que l’intelligence doive observer sur toute proposi­tion, avant d’arriver à la solution dernière, en­core bien qu’elle ait besoin des onze règles sui­vantes, dont la troisième partie de ce traité ex­pliquera l’usage. Du reste nous entendons par questions toutes les choses sur lesquelles l’on trouve le vrai et le faux ; or, il faut énumérer les divers genres de ces questions, pour déterminer ce que nous pouvons faire sur chacune.

Nous avons déjà dit que la fausseté ne peut pas se trouver dans la seule intuition des choses, soit simples, soit composées : en ce sens, il n’y a pas ques­tion sur ces choses ; mais elles sont matière à ques­tion sitôt que nous voulons porter sur elles un jugement déterminé. En effet, nous ne comptons pas seulement au nombre des questions les de­mandes qui nous sont faites par d’autres, mais c’étoit même une question que l’ignorance, ou plutôt le doute de Socrate, lorsque, pour la pre­mière fois, Socrate réfléchissant chercha s’il étoit vrai qu’il doutât de tout, et l’affirma ensuite.

Or nous cherchons les choses par les mots, les causes par les effets, les effets par les causes, le tout ou les parties par une partie, ou enfin plu­sieurs choses ensemble par tout cela.

Nous disons que nous cherchons les choses par les mots toutes les fois que la difficulté consiste