Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome XI.djvu/309

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grandeurs en général qui ne puisse se rapporter à chacune d’elles en particulier.

De là il est facile de conclure qu’il ne nous sera pas peu utile de transporter ce que nous connoîtrons des grandeurs en général à cette espèce de grandeur particulière qui se représentera le plus facilement et le plus distinctement dans notre ima­gination.

Or que cette grandeur soit l’étendue réelle d’un corps, abstraite de tout ce qui n’est pas la figure, c’est ce qui résulte de ce que nous avons dit dans la règle douzième, où nous avons montré que l’i­magination elle-même avec les idées qui existent en elle, n’est autre chose que le véritable corps réel, étendu et figuré ; ce qui est évident par soi-même puisque toutes les différences de position ne paroissent plus distinctement en aucun autre sujet. En effet, quoiqu’on puisse dire d’une chose qu’elle est plus ou moins blanche qu’une autre, d’un son qu’il est plus ou moins aigu, et ainsi du reste, nous ne pouvons cependant exactement définir si cet excès est en proportion double ou triple, si­non par une analogie quelconque à l’étendue du corps figuré. Qu’il reste donc certain et arrêté que les questions parfaitement déterminées contien­nent à peine d’autre difficulté que celle qui con­siste à trouver la mesure proportionnelle de l’iné­galité ; que toutes les choses où se trouve précisé-