190 FRANÇOIS VILLON
Dessus rivière ou sus estan,
Qui beaulté ot trop plus qu'umaine ?
Mais ou sont les neiges d'antan ? 336
Ou est la très sage Heloys,
Pour qui chastré fut et puis moyne
Pierre Esbaillart a Saint Denis?
Pour son amour otceste essoyne. 340
Semblablement, ou est la royne
Qui commanda que Buridan
Fust gectéen ung sac en Saine ?
Mais ou sont les neiges d'antan ? 344
La royne Blanche comme lis
Qui chantoit a voix de seraine,
Berte au grant pié, Bietris, Alis,
Haremburgis qui tint le Maine, 348
Et Jehanne, la bonne Lorraine,
Qu'Englois brûlèrent a Rouan ;
Ou sont ilz, Vierge souveraine?
Mais ou sont les neiges d'antan ? 352
Prince, n'enquerez de sepmaine
Ou elles sont, ne de cest an,
Que ce reffrain ne vous remaine :
Maison sont les neiges d'antan? 356
II. — 337. Esloys C; Helloys /. — 338. Pour qui chas très et puis C; Par qui chartreux fut F. — 339. Pieres en bailla C. — 340. son avoir /; estraine A. — 342. Buriden C.
III. — 345. jette CR. — 345. comme ung /. — 347. Berthe au plat TpiéAC; Beatrix A. — 348. Hérault burgis A. — 351. Et aussi la belle Helayne F.
[Envoi]. — 354. Ou ilz sont /; ne manque dans F. — 355. Car ce ref- frain le vous AF; Qu'a ce CI. — ramaine A ; ramayne F.
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