Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923.djvu/33

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l’origine de ces troubles avait eu comme point de départ cette pierre du Pet-au-Deable : Villon s’en empara pour composer un roman héroï-comique en l’honneur de celle-ci, roman malheureusement perdu, mais dont l’existence nous est révélée par le legs qu’il fit de son manuscrit, en 1461, à maître Guillaume :

Je luy donne ma librairie
Et le Romant du Pet au Deable[1].

C’est alors que Villon suivait les « gracieux galans » et qu’il alternait entre les tavernes de la Pomme-de-Pin[2], de la Mule[3], du Grant-Godet de Grève[4], des Trumelières[5], et l’hôtel de la Grosse-Margot[6], versant à plein dans « cette grande truanderie de la bohème littéraire désignée sous le nom d’Enfans sans souci[7] », et procurant de temps

    sant aux commandemens du Roy y donnera telle provision qu’elle verra estre a faire par raison. » Dupuy 250, fol. 31 v° ; fr. 5908, fol. 79 r° et v°. (Il existe un troisième ms. datant du xviie siècle de ces extraits de la Tournelle criminelle de Paris dans le fr. 21386, fol. 63 r°.) — Ce ne fut qu’en 1499 que l’Université perdit définitivement le privilège exorbitant des cessations que lui avait garanti une bulle de Grégoire IX, en 1231 (Bullarium, r. III, p. 141). En 1482, Louis XI avait obtenu une bulle de Pie II contre les cessations, que Félibien a imprimée dans son Histoire de Paris aux Preuves, t. III, p. 707.

  1. Test., 857-858.
  2. Lais, 149 ; Test., 1045 (rue de la Juiverie, dans la Cité).
  3. Lais, 90 ; Test., 1015 (grande rue Saint-Jacques, en face des Mathurins). — Sur ces tavernes, cf. É. Châtelain, Notes sur quelques tavernes fréquentées par l’Université de Paris aux XIVe et XVe siècles (Paris, 1898), p. 18, n° 47 ; p. 20, n° 53 (extrait du Bulletin de la Soc. de l’Hist. de Paris et de l’Ile-de-France, année 1898).
  4. Test., 1039 (place de Grève).
  5. Lais, 102 (près des Halles).
  6. Test., 1583 ; 1602 (dans le cloître Notre-Dame).
  7. Lenient, La Satire en France au moyen âge (Paris, 1859), p. 384.