Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923.djvu/87

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NOTICE BIOGRAPHIQ.UE 7I

décident d'avoir — eux Aussi — leur repue franche. Ils se travestissent en diables et se saisissent, l'un d'un croc, l'autre d'une massue, et tombent à l'improviste sur les galants, en criant : « A mort ! à mort ! à mort ! » Ceux-ci de détaller au plus vite, et nos écoliers de se repaître « pour fin finale »

De ce qui cstoit appresté .

Le récitde Rabelais qui constitue une merveilleuse contre- façon de cette scène, ne semble pas devoir toutefois résis- ter à l'examen : il n'en demeure pasmoinsun chef-d'œuvre de narration dramatique.

Il en est de même de la fameuse répartie de Villon au roi d'Angleterre, Edouard V, aussi fantaisiste dans la forme qu'invraisemblable dans le fond. Rabelais ne l'ignorait pas ; mais en faisant de Villon le héros de cette aventure, il n'avait en vue que de rendre sa narration plus attrayante en y mêlant la notoriété d'un nom célèbre, en même temps qu'il rendait hommage à Villon pour sa haine contre l'ennemi héréditaire et son amour pour

Jehanne la bonne Lorraine Qu'Englois brûlèrent a Rouan .

Afin de rendre la mystification plus complète, Rabelais intercale dans cette réponse supposée de Villon des vers du poète, si bien que de très bons esprits, comme Huet, ont conclu, de l'exactitude de ce détail, à l'authenticité du tout'.

Aussi n'y a-t-il pas lieu, semble-t-il, de faire état de ces deux anecdotes rapportées par Rabelais. Le silence qui

I. Huetiana ou pensées diverses de M. Huet, évesque d'Avranches (Pans, 1722, in-12), chap. XXI, p. 58. Cf. mon volume, Villon et Rabelais, p. 1 51 et suiv.

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