122 FRANÇOIS VILLON
Le Passe temps Michault, Arsenal, ms. 3523, p. 120; fr. 1642, fol. 405 yo. — Villon se montre ici plus modeste que le pauvre Rustebeuf qui, dans sa « repentance », et pour s'humilier écrit, en parlant de Dieu :
Ne me fist Diex bonté entière, Qui me donna sens et savoir... ?
{Œuvres, p. 17, v. 26-27.)
V. 179. — Triste, faîlly, plus noire que meure
— plus noir que meure. — Comparaison des plus fréquentes. Et si estoit plus noirs que meure.
Le Roman de la Rose, t. II, v. 914, cdit, L. Car i'ay le cuer plus noir que meure...
Fr. 1445, fol. 3'=. Jehan le Febre, Le Roman de respit de mort(i-^'j6 circa). « Et passèrent parmi Nubie dont le roy est noir comme une meure. » Philippe de Mézières, Songe du viel pèlerin, fr. 9200, fol. 64V".
Que le faulx cuer plus noir que meure.
Martin Le Franc, fr. 12476, fol. 75b, etc., etc. V. 180. — Qui n'ay cens, rente ne avoir.
« Je défend audit Damade que les dictes maisons ne vende, oblige ne aliène aucunement. » Tuetey, Testaments, p. 311. A remarquer, dans cette énumération, la négation qui précède le premier et le dernier terme, mais non le terme intermédiaire. De même, au vers 319 du Test. :
Car enfant n'a, frère ne seur.
Et ailleurs :
Que duvet nesl, plume ne liège.
(Test., II 35.)
Telle était la syntaxe au xv^ siècle, au temps de Villon et avant :
Grâces ne sçay, louenge ne merci.
Guillaume de Machaut, fr. 881, fol. 97.
Il n'est argent, avoir ne or Qui vaille la compagnie d'elles.
UOspital d'Amours, îr. i66l,fol. 217.
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