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136 FRANÇOIS VILLON

Renaiis de Moniaithan (édit. H. Michelant, Stuttgart, 1862, in-80), p, 445, V. 18 et suiv. — Ces vers correspondent à la rédaction en prose faite au xve siècle, et qui les suit d'assez près. Je la publie à titre de comparaison, et de curiosité tout ensemble : « L'endemain au bien matin se mit au chemin, et tant alla qu'il arriva a Coulongne, et trouva que illeuc se faisoit un moustier de monseigneur sainct Pierre. Et Regnault si entra dedans, et alla tout droit devant le grant haultier, et s'agenouilla et fist ses oraisons telles comme sa dévotion estoit; et, après qu'il eut fait cella, il regarda les maçons et autres ouvriers qui faisoient l'église. Et lui print en sa voulenté et dit que, pour honneur du sainct, il vouloit illeuc labourer, et pensa en lui meismes qu'il feroit mieulx de servir illeucques que d'estre au boys et entre les bestes sau- vaiges; car sans prendre louyer ne sallaire de sa peine, il se vivroit avecques les ouvriers de ladite église ; et son espérance estoit en mesme temps d'y trouver a i gaignergreigneur mérite que d'estre es boys pour mengier seullement herbes et rachines. . . » Fr. 1481, fol. 293.

v. 256. De soy verser chascnn se peine.

Et plus volentiers se penassent De moi servir. (Rotnan de la Rose, t. II, p. 421, v. 13119-20, édit. Méon.)

De soy verser. — Ailleurs, de moy retraire. Test., 680; — ne soy vanter, Poés. div., IV, 19. — Moi, toi, soi, et me, te, se sont deux formes du cas régime. La première est la forme « emphatique », la seconde, la forme « enclitique ». Cf. Remania, t. X (1881), p. 442 < Note de Paul Meyer).

XXXIII. — Mais quoi, poursuit Villon avec une feinte humilité, après avoir dit ce qu'il avait sur le cœur, ce n'est pas mon affaire ; je n'ai pas à les juger ! Toutefois je ne retranche rien à mes paroles. Et Villon qui vient de parler par prétéri- tion, parodie, pour conclure, la réponse de Pilate aux prêtres des Juifs.

v. 257. — En cest incident me suis mis.

Incident = « digression ; a le même sens qu'incidence qui revient fréquemment dans les Grandes Chroniques (édit. Paulin Paris), t. IV, p. 79-80; t. VI, p. 224-225, etc. Le mot «digression » s'employait d'ailleurs concurremment. Cf. Le Livre royal de Jean de Chavengei (xiye s.) : Bibl. de VÉcole des Chartes, t. LXII (1901), p. 534.

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