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COMMENTAIRE ET NOTES I43

Princes a tiiorl sotit destine:^... (Test. 409)

Puisque papes, roys,Jil^ de roys

Sont ensevelis mors et f rois... (Test. 413 ; 415),

mais d'un ange immortel, au diadème constellé d'étoiles. Isidore de Séville, dans ses Origines, définit le nimbe une bandelette transversale en or (lib. XIX, cap.xxxi),qui pouvait être sertie de pierres précieuses. Dans l'iconographie chrétienne, les anges sont souvent représentés la tête ceinte d'un diadème. Villon traduisait dans ses vers ce qu'il voyait journellement dans les peintures et sur les vitraux des églises, et que l'on retrouve aujourd'hui dans les manuscrits du temps. Cf. les minia- tures du fr. 1367 (xye s.), fol. 6, 27, 408, etc. Généralement les anges, quand ils n'ont pas de diadème ont le nimbe, leur véritable attribut. Cf. fr. 5870, frontispice de la Vie de saint Denis (xv^ s.). Chez Jean Fou- quet, les anges n'ont ni nimbe ni diadème. Cf. Gruyer, Les qtuirante Fouquet de ChantiUv, passini). Dans la miniature de V Annonciation des Heures d'Anne de Bretagne à la Bibl. nationale, l'ange porte le diadème orné de perles. En voir la reproduction dans Georges Lafenestre, LEx- position des primitifs français (1904), p. 92 his. De même l'archange saint Michel apparaissant au roi Charles VIII, miniature en tête du fr. 14363, et reproduite par M. Paul Durrieu, La Peinture à Vexposition des primitifs français (Paris, 1904, gr. in-8°), p. 38, etc. — Villon fait rimer dyadenie, amc, lame, femme ; et Marot de noter : « dyademe qu'il faut prononcer dyadame à l'antique ou a la parisienne » (p. 25). Mais Marot écrivait plus de soixante-dix ans après Villon ; et il n'est pas prouvé que la prononciation, dans ce laps de temps, n'ait pas subi de modifications, et que Villon n'ait pas prononcé eme, comme on fit plus tard au xviie siècle.

v. 300. — Mon père est mort, Dieu eu ait Famé ! Quant est du corps, il gist soubi lame.

Mors est li cuens, Diex en ait l'anie !

Rustebeuf, p. 86, v. 13. « Ai servi le feu roy Loys [XI], dont Dieu ait l'ame ! » Regnaud Havart à Anne de France, duchesse de Bourbon, fr. n. acq. 4517, fol. 16. — gésir sous lame, locution: « gésir sous la lame», fr. 1707, fol. 52.

V. 303. — Et le scet bien, la povre femme.

Telle est, selon toute vraisemblance, la bonne leçon, contrairement aux mss. qui donnent : Bien elle scet AF ; Elle scet bien CI. — Cf. Test.

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