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COMMENTAIRE ET NOTES I 5 I

V. 337. — Oh est la très sage Helo'ys...

Villon s'est évidemment rappelé le passage de la correspondance d'Héloïse et d'Abélard de la traduction de Jean de Meun (cf. Sources, a° II), où la locution « très saige » revient nombre de fois (tres- saige C).

V. 340. — Pour son amour ot ceste essoyne .

C'est à tort, semble-t-il, que G. Paris a regardé ce vers comme un vers de remplissage (François Villon, p. 108 et n. i). Il correspond exactement à cet autre vers de Jean de Meun sur le même sujet :

Don moût ot travauz et enuiz.

(T. III, V. 8798, édit. L.) Cf. mon volume Villon et Rabelais, p. 40 et n. I.

V. 343. — Fust gecté en iing sac en Saine.

« Getter en un sac en la rivière. » Chronique scandaleuse (édit. Man- drot), t. II, p. 145. — « Jettez en Seine », Maupoint, Journal (édit. Tuetey), p. 107. « Et quant il sera mort, nous le mectrons en ung sac et le giectrons en la rivière. » Roman de R. de Montauban, fr. 1481, fol. 296. — « Fut jette en ung sac en la rivière. » Chronique Marti- iiiane (édit. Vérard), fol. 286'=, etc.

V. 345. — La royne Blanche comme lis.

Il y a tout Heu de penser que Villon a eu en vue Blanche de Cas- til!e (cf. mon volume Villon et Rabelais, p. 43), en tout cas il n'a pas résisté au plaisir de faire une équivoque sur un adjectif qui est aussi un nom propre. Cf. Schwoob (F. V., rèdac. et notes, p. 83-84), et les Sources, n" II.

Et blanche come flor de lis.

(Roman de la Rose, t. II, p. 51, v. looi, édit. Z..)

Car vas la .111. roïnes, blanches con flour de lis. Le roman de Baudoin de Seboiirc (Valenciennes, 1841, in-40), t. I, p. 177 (xviii chant).

V. 347. — Berthe au graiit pie, Bietris, Alis .

Il est amusant de voir les tentatives d'identification des commenta- teurs concernant Bietris » et « Alis ». Les trois « dames » du vers de Villon figurent dans la geste lorraine, Hervi de Met^. Il y a tout lieu de

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