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COMMENTAIRE ET NOTES 153

lis, dans la Bibliothèque de l'École des Chartes, t. LVI (1895), p. 158-159. Longnon a cherché à justifier le témoignage de Villon en arguant que ce dernier « ne songeait pas à la Lorraine féodale, c'est-à-dire au duché de Lorraine qui ne comprenait pas le village natal de Jeanne, mais à la Lorraine du x« siècle dont le souvenir vivait encore... en dépit des changements que la féodalité avait apportés dans la géographie de notre pavs. » K^ édit., p. 516.

v. 550. — Ou'Eiiglois hnilereiit a Rouan.

« Le xxxe jour de mai M.CCCC. XXXL par procès de l'Eglise, jehanne, qui se faisoit appeller la Pucelle, qui avoit esté prise a une saillie de la ville de Compiengne par les gens de messire Jehan de Lucembourg, estans auec autres au siège de ladite ville, a esté arse et brulee en la cité de Rouen ; et estoient escrips en la mittre qu'elle avoit sur sa teste les mos qui s'ensuivent : hérétique, relapse, apostate, ydolatre. Et, enung tableau devant l'eschaffault ou ladicte Jehanne estoit, estoient cicrips ces mos : Jehanne, qui s'est fait nommer la Pucelle, nienterresse, licrnicieuse, ahuseresse de peuple, divineresse, superstitieuse, blasphenieresse de Dieu, presuviptueuse, mal créant de la foi de Jhesu Crist, vanteresse, ydolatre, cruelle, dissolue, invocaterrcsse de deables, apostate, scismatique et hérétique. » Arch. nat. XI^ 148 1. Parlement de Paris, Registres du Con- seil. Document publié dans le Musée des Archives nationales (Paris, 1872, in-40), p. 261-262. En marge du registre le greffier, Jean de Fauquembergue, a naïvement dessiné à la plume une façon de portrait en pied de Jeanne d'Arc, portrait reproduit en fac-similé dans le Musée avec six lignes du texte original. — Robert Gaguin, plus jeune de deux ans que Villon, a tracé dé Jeanne d'Arc une substantielle biographie fort étendue pour un Compendium (abrégé) où il manifeste sa sympathie pour l'héroïque jeune fille, et où il flétrit, à la fin de son récit, les juges iniques qui, pour faire leur cour aux puissants du jour, n'hésitent pas à condamner des innocents comme coupables. Cette protestation, dans sa concision sévère, fait grand honneur au général des Mathurins, et mérite d'être citée. « Apud tyrannos semper fuere iniqui cousultores qui, aff"ectione mala vel assentatione caeci, insontes pro nocentibus ut principibus gratiam inirent, damnare magis quam absolvere curarent. » (Édit. de 1501, fol. cxx ; même texte dans les éditions de 1495, 1497). 11 termine par cette phrase, belle dans sa simplicité : « Obiit puella dominice pietatis (jour de la Fête-Dieu) anno M.CCCC. XXXL mense mavo. » Il avait précédemment, sous une forme incidente, parlé du supplice de Jeanne d'Arc, à Rouen. Le messin Philippe de

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