COMMENTAIRE ET NOTES 217
Si n'avras pas peor qu'il muse
A t'amie, ne qu'il t'encuse ;
Ainz vos entreporteroiz foi,
Et tu a lui et il a toi.
Saches que c'est moût plaisant chose
Quant l'en a orne a cui l'en ose
Son conseil dire et son segré.
Cel déduit prendras moût en gré,
Et t'en tendras a bien paie
Puis que tu l'avras essaie.
(T. II, V. 2686-2716, édit. L.)
Plus loin, r^wfl?;/ rappelant à Raison ce que lui avait conseillé ^wo/-5, ajoute qu'il l'avait écouté et qu'il n'avait eu qu'à s'en féliciter. C'est ce même « compaignon « qui reparait dans le Débat des deux foi- tunes d\4inours : c'est lui qui reçoit les confidences de l'Amoureux (édit. d'Alain Chartier donnée par Du Chêne, p. 559 et suiv.). On n'y rencontre que le nom de « compaings » (compaignon au cas régime) mais pas encore celui de tiers qui semble avoir été employé par Martin Le Franc pour la première fois, et avec la même signification :
Se tu veuls estre gardien Du haut trésor, tu ne doibs faire Ainsy que curé ou dyen. De tes reliques couvrir, taire. Dissimuler ; et maint contraire Souffrir ung amant appartient, Ainchois qu'a personne desclaire Le riche don qu'en son cuer tient. Si le descouvron volentiers Et non pas a ung ou a deux ; Car se l'on voit manière au tiers, L'en monstre comme on est heureux.
(Fr. 12476, foi. 73'.)
Martial d'Auvergne, dans son XLI Arresl, expose un cas qui se rap- proche étroitement de l'aventure personnelle à laquelle fait allusion Villon : «Procès d'un amoureux demandeur, le procureur lï Amours joinct avec lui, en matière d'excès contre un sien compaignon auquel il declaira son secret : moyennant lequel l'a trahy et mis en maie grâce de s'amye dont il ha eu le bond. » (Édit. Lenglet du Fresnoy, Amster-
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