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24e FRANÇOIS VILLON

même dans le fr. 185 1, fol. 156 v" et autres mss. Mais le vers 840 de Villon correspond ici plutôt à « en paradis », comme dans la Chanson de Roland où l'âme du comte est portée en paradis par trois anges (v. 664 et suiv. des Extraits de la Ch. de /?o/flH^ publiés en 1899 par Gaston Paris) . Le mot « trosne » de Villon est le terme biblique. Cf. Sacrorum hiblioruni Concordantiae s. v. thronus ; et plus loin, les vers 1793-94 du Testament.

LXXVI. — Villon laisse son corps à la terre.

V. 841-843. — Item, mon corps f ordonne el laisse A nostre grant mère la terre. Les vers n\> trouveront grant gresse...

Tous les mss. donnent /ai«« quia été maintenu: il n'en est pas moins vrai que la graphie lesse qu'on relève fréquemment dans le Lais (dans C) donnerait une rime à la fois pour l'oreille et pour les yeux, comme dans ce vers du Roman de la Rose :

Car bien saches qu'Amours ne lesse Sor fins amans color ne gresse.

(T. II, p. 150, V. 2549-50, édit. L., cf. variantes . )

Gresse = graisse, est la graphie que donnent les lexiques du xve siècle: lat. 7684, fol. 63a; lat. 14748, fol. 50», etc., et qui en fixent la prononciation. L'auteur anonyme de l'An des Sept Dames, fait, au sujet du mot « laissée », la remarque suivante : « Item, au secont feuillet, en la première parge, en la .vin«. ligne, en ce mot « laissée », y doit y avoir ung « e » pour « a » et pour « i » : einsy « lessee » ; et ainsi de suite »(fol. 186). Le vers 842 est un lieu commun.

Nostre grant mère, c'est la terre,

dit Deucalion, dans le Roman de la Rose (t. III, p. 161, v. 17831). « Car se la terre qui est la grand mère de tous. » P. Michault, La Dance aux aveugles (composée vers 1450), fr. 1696, fol. 2. Cette expression revient fréquemment dans la littérature du temps. Cf. mon volume Vil- lon et Rabelais, ^p. 66 et n. i.

V. 846. — De terre vient, en terre tourne. ..

«... donec revertaris in terram de qua sumptus es, quia pulvis es, et in pulverem reverteris » Gen., III, 18, 19. Même idée dans le fr. 1654, fol. 149, etdans Arnoul Greban, Passion, p. 13, v. 809-812.

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