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248 FRANÇOIS VILLON

n'hésite pas à répondre qu'il était en vers (Red. et Notes, p. 93, 94). Quant à Gaston Paris, il pense qu'il était en prose ; mais les raisons qu'il en donne ne laissent pas d'être assez singulières. « Le mot « roman », dit-il, « qui, à l'origine désignait un ouvrage écrit en fran- çais, ne s'employait plus guère au xve siècle qu'au sens moderne de fiction en prose (sauf le titre, traditionnellement conservé du Roman Je la i?o^^). L'expression « par cahiers » et la plaisanterie des derniers vers, imitée des formules habituelles aux auteurs de romans en prose de l'époque, conduisent à la même conclusion » (François Villon, p. 29). J'avoue ne pas comprendre. Il est probable que quelques ballades du Testament, comme celle communément appelée la Ballade des Femmes de Paris en aient été tirées ; ce roman pouvait enfin être composé de prose et de vers ; mais on ne voit pas bien en quoi l'expression « par cahiers » pourrait permettre de conclure, de même la plaisanterie finale.

V. 859-860. — Lequel maistre Gii\ Taharie

Grossa, qui est homs véritable.

Amer compliment à l'adresse de Guy Tabarie qui, par sou intempé- rance de langage dans l'enquête judiciaire qui avait suivi le vol du col- lège de Navarre, avait dénoncé Villon comme affilié à la bande dont lui, Tabarie, faisait partie. Cf. la Notice biographique, p. 58-59. — grossa, « copia, mit au net ». Cf. Du Cange, s. v. grossa. « Laquelle légende, si tost que mondit très redoubté et souverain seigneur et prince l'eut fait lire en sa présence, commanda a David Aubert, son très humble et indigne escrivain, de la grosser en la manière qui s'ensieut... » Bibl. de La Haye, n" 276. — La Vie de saint Hubert, ms. daté de 1465. Cf. Jubinal, Lettres à M. le comte de Salvandy sur qq. niss. de la Bibl. royale de La Haye (Paris, 1846, in-S"), p. 72-73, et Yexplicit, p. 76.

— homs . Leçon de C ; bons A ; cette dernière forme est la plus ancienne ; Vm, dans les premiers temps de la langue, ne se conservant pas avant s et étant remplacé par un n. Dans homs (la forme antérieure étant /;ow), Vs a été ajouté en dépit de l'étymologie, par analogie avec les mots provenant de la seconde déclinaison latine. La leçon homme donnée par FI, qui rend le vers faux, est à rejeter.

— véritable, « véridique, qui ne farde pas la vérité ».

Tesmoing Moise, homme tant véritable. Le Mirouer du pécheur, n. acq. fr. 10032, fol. 5 (xv^^s.). v. 861. — Par cayers est soub~ une table.

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