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292 FRANÇOIS VILLON

nommé Françoiz Raguier qui fit son sort, et print deux psaultiers dont l'un estoit ouvert sur le pseaulme Deus dcontJii : ou millieu myt une dague et dessus ung brevet qu'il fît tourner tant qu'il cheut sur le nom de Guymard Simon. Il dist que c'estoit cellui qui avoit pris l'argent, dit que le sort fait en présence de Perdriel. Il s'en ala a Poton (sire de Xantrailles) qui n'a point la juridiction ordinaire, se plaigni a lui com- ment on lui avoit osté son argent, et qu'il sçavoit par le divin : par quov

Poton escrivi par Perdriel une lettre close a la justice de Pons »

(Arch. nat. X" 28). En l'audience du mardi, 4 mai 1456 « Luillier, pour les appelans, réplique, et dit qu'il (Perdriel) a voulu accuser du cas Guymard Simon, soubz umbre d'aucuns sorciers ; [qu'il] a esté pris sans informacion et, en s'en alant excuser vers Poton et non obstant son appel, retenu... » Il accuse nettement Perdriel « qui a faint avoir perdu son argent », « et par xv jours fut a Bordeaulx se sans se plaindre ; mais il a marié une jeune femme a Bordeaulx et aucunes fois joé aux dez... » Finalement, à l'audience du lundi, 10 mai, le procu- reur du roi « conclud et requiert que Perdriel et le prevost soient con- dempnez pour reparacion a dire que faulcement et mauvaisement et tresmal advertiz ilz ont fait et procuré faire lesditz sortilèges, et en admende prouffitable... » Ibid., cf. également Archives de la Gironde, t. IX (1867), p. 282. — Cette protestation du procureur du roi contre les sortilèges se retrouve dans la dédicace que fît Simon de Phares, astrologue, de son Elucidaire à Charles VIII : dans cette préface, S. de Phares fait une charge à fond contre les « ars supersticieux et divina- toires », contre les « invocateurs, nigromanciens, abuseurs ou divins » ; et se demande en quoi « la très noble et excellente science de astrologie et les purs astrologiens en doivent estre blasmés ou en valloir mains, non plus que fait le soleil de estre regardé de quelque homme infect, ou la sainte Euvangille, si quelque sorcier ou charmeur s'en aide ou faint aider en ses mauvaises opperacions... » Cette lettre dédicatoire, véritable manifeste très important pour l'histoire des idées au xve siècle, a été reproduite d'après le fr. 1357 (fol. i vo-9 v), dans le volume Pic de la Mirandole en France, publié par Léon Dorez et Louis Thuasne (Paris, 1897), p. 163 et suiv. On trouvera un très curieux chapitre sur les Devins dans Le Songe du Vergier de Philippe de Mézières, n . acq. fr. 1048, ire part., chap. 165, foi. 156. —Cf. également une citation de Du Cange s. v. conjuriiiiii ; et aussi le fr. 25552, fol. 513 ; etc.

V. 1061. — Ice m'ont deux datnes apris.

Ice, pronom démonst. neutre = hoc illud, cela.

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