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COMMENTAIRE ET NOTES 297

Mariage Rusteheuf, fr. 1593, fol. ild°; de même, fr. 1655, fol. 47» ; proverbe qu'on retrouve dans le ms. du Roi Moàiis (fol. 260) cité par La Curne de Sainte-Palaye :

Fol qui ne folie si pert sa raison.

« Pour ce que en fol ne doit on quérir se folie non. » Vision de Ger- sou, fr. 1797, fol. 10 v°. — « Et fol pert son temps qui ne folie. » Le Compost et kaletidrier des Bergères (Paris, Guy Marchant, 1496, in-fol.), fac-similé dans Claudin, Hist. de l'Iiiiprivierie en France, t. I, p. 387; enfin ce passage de Geoffroy Tory, parlant justement de Villon, dans la préface de son Champ Fleury : « Fol qui ne follie pert sa raison. » Cf. mon. \o\.. Etudes sur Rabelais (Vax'ïs, 1904), p. 341. — Villon ne semble pas faire grand cas des talents de Guillaume Guéroult, modeste fonc- tionnaire de la municipalité, affilié, comme la plupart des jeunes gens de son âge et de son milieu, à la Confrérie joyeuse des Enfans sans soucy, et investi alors des pouvoirs éphémères de Prince des Sots. Nommé à l'élection par ses pairs, le Prince des Sots devait être un sujet fort intelligent, actif et « débrouillard », capable d'organiser des repré- sentations, de remplir les fonctions multiples de directeur, de metteur en scène et de régisseur, tout en tenant lui-même sa partie : besogne écrasante, dans sa complexité, à Paris surtout, et dont Gringore, à la fin du xve siècle, devait réaliser le type complet. Aussi Rabelais, qui s'y connaissait par expérience, en fera-t-il la remarque : « En ceste manière, voyons nous entre les jongleurs, a la distribution des rôles, le person- nage du Sot et du Badin estre toujours représenté par le plus périt et perfect joueur de leur compagnie (III, xxxviii). » Quant à Michault du Four, ce pouvait être un imbécile ; mais il ne faut pas oublier qu'il avait pris part, comme sergent à verge du Châtelet, à l'enquête relative au vol du collège de Navarre en 1457, et que Villon avait la rancune tenace.

A la mention faite par Du Cange du « Prince du Puy des Fols » s. v. Principis Podii Stulticiae, et alléguée en note au vers 1083, il m'a paru intéressant de joindre un curieux passage de Martin Le Franc où il prend à partie ce dernier ainsi que le « Prince des Sos. » — « L'Adver- saire parle contre le Puy d'Amours, disant que c'est une folye et une coustume payenne. » (Fr. 12476, fol. 27^).

Je dis et ne le veul celer —

Jaçoit que contre mon voir dit

Maint fol amoureux bacheler

Dye : « il ment ! et n'a pas voir dit » —

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