Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923 t2.djvu/330

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3l8 FRANÇOIS VILLON

(K^édit. p. 215) que la locution serait aujourd'liui vicieuse, mais il ajoute beaucoup trop affirmativement que personne, au xv* s., ne l'au- rait employée. Elle s'employait au contraire fort bien, et très fréquem- ment. Voici, entre autres exemples, deux passages d'un reçu original signé des notaires Louis de Maumont et Pierre Assailly, reçu délivré au nom d'un hoir de Villon, Jehan de Rueil {Test., 1365), et relatif à la vente des deux célèbres mss. de la Cité de Dieu de saint Augustin (fr. 18 et 19), cités à la note du v. 3 1 1 du Lais : « ... Lesquelles sommes nous avons reçues tant en une quittance dudit de Rueil... Et au regard du chauf- frain, il est encore demouré aux mains du dit de Rueil... »(ier février 1487, v. st.). Clairambault 1052, pièce 148, original. — « Et après que les lectres de don dudit office (prévôté de Paris) furent leues au grant parc du Chastellet, icellui d'Estoute ville fut mis et institué en posses- sion dudit office, sans préjudice de la cause d'appel dudit de Villiers» (7 novembre 1465). Chronique scandaleuse, t. I, p. 138. — « Ledit de Charolois ». Ibid., p. 62, 64, 66, etc. — Ce nom de Tusca, à voir les variantes des mss., doit être certainement — et sans doute avec inten- tion — dénaturé. Siméon Luce a émis l'hypothèse qu'il pourrait s'agir de Jean « Truquan », nommé lieutenant-criminel du prévôt de Paris après la reprise de la ville par les Français (1436). Mém. de la Société de VHist. de Paris et de VIle-de-Fratice, t. IX (1882), p. 233; et Tuetey, Journal d'un bourgeois de Paris, p. 315, n. 5. D'autre part, quand on connaît les relations amicales ou tout au moins courtoises qu'entrete- nait Guillaume de Villon avec Jehan Turquant qui se retrouvent ensemble à la table de Jacques Séguin, prieur de Saint-Martin-des- Champs (Arch. nat. LL 1383, samedi, 22 novembre 1438, fol. 117), on peut admettre que Villon, par déférence pour son protecteur, le cha- pelain de Saint-Benoît et par égard aussi pour ledit « Turquant » aura modifié intentionnellement le nom de ce dernier dans l'allusion qu'il faisait à sa conduite (cf. Schwob, Red . et Notes, p. 46-48), — J'ignore pourquoi Siméon Luce écrit toujours « Truquan » alors que le registre original des Comptes de Saint-Martin-dcs-Chatups donne toujours « Turquant ». Luce a sans doute été influencé par une note d'A. Tue- tey dans \& Journal d'un bourgeois de Paris (p. 315, n. 3) où le nom du lieutenant-criminel est « Truquan ». On trouve de même « Jehan Truquain » dans le Mariaige des quatre Fili Aymon, ms. du Vatican, reproduit en extrait par Keller, Romvart, p. 151. C'est là une métathèse qui se rencontre dans de nombreux mots, en français (cf. Brachet, Dict. étymol., au mot dpretê). L'hypothèse de Siméon Luce fait songer à ce passage du Mariaige des IIII. i^//'^ Hemon : ^<■ Nous prendrons les .iir.

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