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330 FRANÇOIS VILLON

était particulièrement somptueux. Voici la description qu'en trace Saint- Gelais dans sa relation de l'entrée de Charles VIII à Florence (1494) :

Apres vindrent les archiers de la garde Grans, puissans, bien croisez, bien fenduz, Qui ne portoient picque ne hallebarde Fors que leurs arcz gorrierement tenduz, Leurs bracelez aux poignets estenduz, Bien atachez a grans chaj'nes d'argent ; Autour du col le gorgerin bien gent. De cramoisy le plantureux pourpoint Assez propre, fusse pour un régent Ou un grant duc, acoustré bien a point. Dessus le chief la bien clere sallade A doux dorez fourniz de pierreries ; Dessus le dos le hocqueton fort sade Tout sursemé de fine orphaverie : La courte dague, l'espee bien fourbie, La gaye trousse a custode vermeille, Le pied en l'air, aux escouttes l'oreille.

Le Vergitr d'Honneur (à l'enseigne de la Ro:^e hlaiiche couronnée, s. d. Sig. E. ii). Cf. le compte de René de Nouveau « d'aucunes parties et sommes de deniers payées, baillées, délivrées » de 1493 à 1496 pour l'équippement des « cappitaines et archiers escossoys ». Fr. 2927, fol. 108 à 112 v°. (Détails intéressants sur les fortes sommes affectées aux dépenses de « broderies et d'orfaverie ».) Cf. aussi \qs Mcftioires àe Fleurange, chap. V, année 1 507 ; et Francisque-Michel, Les Écossais en France et les Français en Ecosse (Paris, 1862, t. I, p. 275-6 et notes; et t. II, p. 506 Addit.). Le costume des Ecossais, est donné dans la minia- ture de Jean Fouquet, l'Adoration des Mages. Cf., à défaut de l'original au château de Chantilly, Gruyer, Les quarante Fouquet de Chantilly, p. 42 bis, planche VIII. Quant à la description de Saint-Gelais, datée de 1494, elle comporte des différences dans le costume et dans l'arme- ment, si on la rapproche de la miniature de J. Fouquet dont la date d'exécution peut être fixée entre 1455 et 1458. Aussi le costume des archers décrit lors de l'entrée de Charles VII à Rouen, le 10 novembre 1449, P^"" Mathieu d'Escouchv, dans sa Chronique, était-il celui qu'avait certainement vu Villon et qu'il connaissait. Le chroniqueur s'exprime ainsi : « Apprez vindrent la grant garde du Roy, archiers et crennequi- niers, de C a VI^^^, qui estoient mieulx en point que tous les autres, et

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