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COMMENTAIRE ET NOTES 33

Femmes pour son cors solacier, Parmi la rue du Figuier Et parmi la rue a Nonnains D'Ierre...

L'abbé Lebeuf (édit. Cocheris), t. IV, p. 31-52. — Ces trois rues étaient contiguës et donnaient asile à de nombreuses femmes adonnées à la prostitution. La leçon adoptée par La Monnoye et Prompsault Pour ses paouvres seurs grafignier est inacceptable ; quant à l'interpréta- tion de Moland : « Pour egratigner ses pauvres sœurs, probablement les filles de joie », elle est simplement absurde. La leçon de Prompsault a été recueillie par Raynouard dans son Lexique roman (Paris, 1836), t. II, p. 492,3. V. grafinar, egratigner. L'édition Longnon-Foulet(i9i4) reproduit la leçon de A. Quant au texte donné par CI, il a sans doute été rejeté comme inintelligible, quoique tous les ouvrages sur la cuisine, au moyen âge, mentionnent la recette du hlanc mengier, sauce au blanc avec condiments variés, ainsi que l'établit cet article de compte d'un repas de corps donné le dimanche, 24 mai 1405, au prieuré de Saint- Martin-des-Champs, à Paris. « Item, pour xii chapons qui furent ordonnez au blanc mengier. » Dans le même compte, on relève cet autre article : « Primo, pour amandes viii livres, pour le blanc men- gier » ; et cet autre : « Item pour une douzaine de poussins. » Ces VIII livres d'amandes étaient destinées à confectionner la sauce au blanc, selon les règles culinaires d'alors. Cf. Les Menus du prieur de Saint- Martin-des-Chanips, dans les Mémoires de la Soc. de VHist. de Paris et de V Ile-de-France, t. IX (1882), p. 236. — Sur la confection du hlanc men- gier, cf. Le Menagier de Paris, rédigé sur l'extrême fin du xive s., vers 1392 (édit. de la Soc. des Bibliophiles franc.), 1847, t. II, p. 165, et Index. Dans le Viandier de Guillaume Tirel, dit Taillevent, maître des garnisons de cuisine de Charles VI (édit. Pichon et Vicaire, 1892), on relève cette recette dans une édition du xv^ s. reproduite dans cet ouvrage : « Blanc menger. — Pour faire blanc menger a poisson, de brochet, de perche ou d'autre poisson auquel appartient blanc manger, et faictes es caillés, et frire, a l'uyle ou au beurre. Et prenés amendes et les defFaictes comme dessus est dit (pour faire brouet blanc de chapons et de poulaille), et de purée et de pois, mettes du vin blanc, et defaictes de vert jus et succre tant qu'il en y ait assés, et mettes a part ainsi comme en celluy de chair » (p. 39). Cf. une recette du hlanc mengier d'après le lat. 71 31 (traité écrit vers 1300), dans Pichon, p. 122. Douët d'Arcq l'avait déjà publié, en 1865, dans la Bihl. de V Ecole des Chartes. — La

François Villon. — II. î

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