Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923 t2.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

COMMENTAIRE ET NOTES 35

j4u feti la plante, la plante des pieds.

A boire, frotez moy la plante !

Palhelin, v. 609.

Ne me moilla onques la plante

Rustebeuf, p. 245, v. 1029.

V. 151. — Envia illoté en jacopin . ..

« Emmailloité dans son manteau comme un Jacobin dans son froc. » Pascal dira encore, deux siècles après, en parlant des magistrats : «Leurs robes rouges, leurs hermines dont ils s'emmaillotent en chats fourrés.» Pensées (édit. E. Havet, Paris, 1881, in-8), t. I, p. 33 ; art. 111,3. — Marot, qui suit la leçon de / : Enmaillotè d'ung jacopin, traduit par : « tousjours empesché d'ung flegme, ne pouvant cracher », influencé sans doute par les vers 730-731 du Testament :

Je crache blanc comme coton Jacopins gros comme ung esteuj,

où jacopins a bien le sens de crachats ; mais non dans ce vers 1 5 1 du Lais. Villon dit, à la strophe XXIV (Lais), qu'il laisse à deux de ses hoirs ung grant tahart De cordelier jusques aux pie^, pour dissimuler leurs vols : le tabart étant un manteau descendant jusqu'aux talons, tala- ria vestis. Cf. Du Cange s. v. housia, tahardum, tabardus. Le tabart des Cordeliers avait une grande analogie avec la robe des Jacobins ; ces der- niers ainsi nommés du nom de leur église située rue Saint-Jacques à Paris. « Si establi le dit saint homme [Dominique] affaire cest office de l'assentiment du pape Innocent le tiers. L'Ordre des Prescheurs fut ordennee, les quelz on appelle en France Jacobins, pour ce que la pre- mière église qu'il eussent en France estoit de saint Jaque, la ou il sont encore au jour d'ui a Paris. » Hystoires et croniques de Vincent ahre- giees, fr. 1368, fol. 146» (ms. du xv= s.).

V. 152. — Et qui voudra planter, si plante.

Villon équivoque sur le sens déplanter qui, outre la signification de « plaisanter » a celle du vers 108 (ballade IV) du Jargon (cf. ci-dessus la note au vers 51-32). Quant à la coupe du vers :

Et qui voudra planter, si plante

elle est à rapprocher de celle des vers suivants du Roman de la Rose :

�� �