Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923 t2.djvu/55

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COMMENTAIRE ET NOTES 43

dessus de la prison qu'entend désigner l'auteur, comme l'écusson de France aux trois fleurs de lis qui est sculpté sur le tympan de la porte de la grande sacristie de la chapelle du bois de Vincennes (reproduit dans Le Château historique de Vincennes à travers les dges de F. de Fossa, t. II, p. 327 ; la chapelle « fondée par Charles le Quint en son vivant » fr. 16587, fol. 283 v°). La prison des Tioys Lis ne figure pas parmi les nombreuses prisons mentionnées dans le chapitre « Du clerc de la geolle et geollier » du Grand Coutumier de France (édit. Dareste et Laboulaye, Paris, 1868, p. 77-78). Mais le Troys Lis était peut-être un surnom ver- bal donné à l'une de ces dernières qui étaient susceptibles, de par les règlements, d'avoir un lit. On sait qu'au Châtelet, une certaine catégo- rie de détenus pouvait obtenir un lit du geôlier, moyennant finance (Jbid., p. 75). Il y aurait donc, là encore, équivoque de la part de Villon. Les Troys Lis devaient être la prison où l'on était le moins mal ; car, ainsi que le dit !'« Instruccion du fait et de Testât de la geôle du Chastellet de Paris advisee et ordonnée » par « Hugues Aubriot, che- valier, garde de la prevosté de Paris » (1372), il y avait « plusieurs pri- sons en ladite geôle plus honnestes et honnorables les unes que les autres.» (Dupuy, 247, fol. 250). Il n'est pas moins vrai que leur aspect laissait une impression de terreur profonde. Parlant du Châtelet, Mes- ser Giovanni di Francesco di Neri Cecchi, chancelier de l'ambassade florentine envoyée en France, en 1461, écrit dans sa relation, en parlant des « stinche » (prisons, en souvenir de certaines prisons de Florence qui portaient ce nom) : « Sonvi.... carcere terribili et basse et alte. » Archivio storico italiano (Florence, 1865), 3« série, t. I, p. 30.

La Monnoye, avec son sens critique généralement si sûr, et qui n'avait à sa disposition (en dehors de /) que C (ribîis) n'a pas hésité à lui substituer rubis, la bonne leçon, selon moi. Les deux beaux rubis postulent la Lanterne qui continue la même idée . Cette dernière enseigne se trouvait dans la rue de la Pierre au Lxt, rue mal famée, derrière le Châtelet, et qui formait une section de la rue des Ecrivains. « La Pierre au Lait ou l'en vendoit du lait, lez l'église saint Jaques ou demeurent les escripvains. » Guillebert de Metz, dans Paris et ses historiens, p. 211 . Cf. également Les rues et les églises de la ville de Paris (s. d.), marque de Jean Treperel (Bibl. nat. Rés. Lk?. 5980); sig. aiii r° et v°. « La pierre au lait en la paroisse Saint Jaques de la Boucherie. » Bibl. Sainte- Ceneviève, ms. 1683, fol. 67.

V. 176. — Sili vie niainenten Chastellet.

Mener en, — locution de style. Cf. la rubrique àuGraiit Couslumier de

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