Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923 t2.djvu/57

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COMMENTAIRE ET \OTES 45

Mais pour double de les cognoistre Aloient par gelées et neiges Dans le bois de Turfo[u] repaistre Desguisez et a faulx visaiges ; Puis après, quant les bons marchans Amenoient vins, grains ou orges. Tout a coup, a glaives tranchans, Si leur venoient coupper les gorges.

Vieilles delà viort de feu roy Charles VII, fr. 5054, fol. 142 v°.

Aux bons marchans qui ont de quoi.

Martin Le Franc, Le Champion des Dames, fr, 12476, fol. 87 b.

Ung bon marchant ne lui baillera mie Sa fille ou niepce

Pierre Mathieu, La Dance aux Aveugles, fr. 1696, fol. 14 v. « Simon pour l'appelant dit que feu Urbain Seguin est notable homme, bon marchant, bourgeois et demandeur a billon ; et combien qu'il ne mef- faist ne mesdit oncques a l'iniimé, neantmoins... » Arch. nat. X'» 28 (28 mai 1456). « Popincourt pour l'appelant dit que Charron, durant sa vie, a esté notable marchant, toute sa vie a vesqu sans reproche. . . » Ibid. (15 mars 1458). « Estiennette de Besançon, femme d'un notable marchant de ladite ville. . . qui estoit bon marchant et puissant homme.» Chron. scand. (édit. Mandrot), t. I, p. 221. Ce terme bon marchand, notable marchand, semble correspondre à celui de « notable commer- çant » de nos jours. — Quant à ce Perrenet Marchant, il devait, comme beau coup de ses congénères, se livrer au proxénétisme, et vivre en partie de la prostitution. Mêlé à la vie des filles et des voleurs qu'il avait charge de surveiller, il était — c'est Villon qui l'assure — joueu de dés pipés et de cartes biseautés (Test., huit. XCVIII) ;

Au demourant le meilleur filz du monde.

Le cordelier Ménot (1440-15 18) qui avait vu ces malandrins à l'œuvre, les stigmatise en ces termes : « Vos, servi dyaboli, qui sub umbra justicie et eundi ad puniendum deliquentes, a mane quo sur- rexistis, non exitis de tabernis, stuphis ac postribulis. Et si quedam pau- percula ancilla in aliquo loco que fuerit subornata et a clochié uno pede, ut possitis lucrari vestrum jentaculum, venditis eam rufianis, lubricis et gentibus vestri status : vos arripitis ipsam, et oportet quod ipsa misera gradiatur, vel aliter cogetis eam percutiendo magnis ictibus ensis everse

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