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COMMENTAIRE ET NOTES 6l

par P. Meyer (Soc. des anc. Textes fr.), Paris, 1880, p. xcvii et note; Hist. lut. de la France, t. XXIII, p. 282 ; t. XXXII, p. 104. Quant aux copies très nombreuses du poème des Quinze Sigties, cf. Romania, t. VI (1877), où se trouve l'indication de dix-huit mss. de cette composition, p. 22-24 ; st une citation d'un autre ms. (de Cambridge) dans le même recueil, t. VIII (1879), p. 313-515. Paul Meyer a publié une version poétique des Quin^^e Signes dans le Bulletin de la Soc. des anc. Textes Jr., t. XXI (1895), p. II 3-1 17. — Dans Le Mlroiier de la redempcion de ïnmain lygnage (Lyon, 1478, in-fol.), les Quinze Signes sont représen- tés chacun par un bois (Sig. t 8^ et suiv.).

V. 254. — Et abatre pain a deux mains.

Cette locution signifie « recueillir avidement des deux mains des dons de pain, de victuailles et de provisions des bonnes âmes. » Molinet, parlant justement des moines, écrit dans son Roman de la Rose moralisé iler et net: «Je ne fais doubte que les devos mendyans observans et refor- més, combien qu'ilz ne manient point d'argent doivent estre refusés du vergier amoureux ; il treuvent qui payent pour rulx. Mais ceulx qui pour abatre le pain font le lolin avant les rues, clinent la teste d'ung letz, vestu d'ung habit tant rasé que ung poul ne porroit tenir sus. Et au couvert vous sont comme gorriers. » Fr. 24393, fol. 126^ (Faire le lolin, cf. Du Cange s. v. Lollardi et Ch. Grangagnage, Dict. étymol. de la langue tvallonne (Liège, 1830), t. II, p. 34, s. v. Lolâ. — Clinent la teste d'ung let:( = font les torty colly (Rabelais, II, 30). Cf. mon volume Etudes sur Rabelais, p. 353-55.- — De l'expression aZ^rt/zv ^am a deux mains on peut rapprocher ces deux vers de Deschamps :

Mais sans raison, a nos .11. mains, Voulons vins, viande engloutir.

(T. VI, p. 36, bal. 1121, V. 17-18); et ceux-ci de VEstat duMondedQ Rustebeuf :

... li mendiant Qui par la vile vont criant : « Donnez, por Dieu, du pain aux frères ! »

Le rapprochement avec Molinet avait déjà été fait par M. Bijvanck qui cite d'autres exemples. Essai..., p. 191.

v. 255. — Carmes chevauchent nos voisines.

« Jehan Guillebaude reproucha au suppliant qu'il avoit chevauché sa femme, et estoit son compaignon de cuisse. » Lettres de rémission.

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