Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923 t2.djvu/85

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COMMENTAIRE ET NOTES 73

sente en manteau court '. On trouvera une représentation exacte de son costume dans le frontispice du F. Villon de Gaston Paris, frontis- pice emprunté à la suite des miniatures qui ornent les mss. fr. i8 et 19 iie la Bibliothèque nationale, et qui ont été peintes entre 1469 et 1473, vraisemblablement par François Fouquet, le fils de l'illustre Jehan Fou- quet. (Cf. mon mémoire : François Fouquet et les miniatures de la Cité de Dieu de saint Augustin, dans la Revue des Bibliothèques, fiiscicule de janvier-février 1898; et mon édition de Gaguin, Roberti Gaguini Epis- tole et orationes (Paris, 1904), t. I, p. 225 et suiv.).

Cette spirituelle critique d'Alain Chartier que Villon avait faite ne fut pas comprise, paraît-il, par Jean Robertet, l'aïeul de Jacques Robertet, pour qui fut copié, vers 1515, le fr. 12490 (R) qui contient des pièces <ie Villon : en effet, dans sa Complainte de la mort de maistre George Chastellain {■\- 14'j')) tresclair orateur en langue vulgaire gallique, Jean Robertet croit faire preuve de haute éloquence en reprenant à son compte ce galimatias où vient se mêler, au style des grands rhétori- queurs, des réminiscences d'Alain Chartier, les mêmes ridiculisées par Villon : « Sentant en mon cueur douleur immodérée par poincture invisible en songe eficax et merveilleux recrue dont mes sens estoient soppiz, mon entendement ravy et abstraict, et ma fantaisie laborant envers la chose offerte portant le mistere dont bref après fuz faict cer- tain par l'epistre que tu, o très clair et très aorné homme, véhément

I. Il importe de dire, à la décharge du sculpteur Etchéto, que bon nombre de maîtres es arts dont faisait partie Villon se distinguaient par leur mépris de la discipline scolaire, et qu'ils ne craignaient pas de s'exhiber en public et dans les actes de la Faculté en vestes courtes, en chaperons enformés et en souliers à la poulaine, habitudes détestables contre lesquelles s'était énergiquement élevé le cardinal d'Estouteville dans sa réforme de l'Université, en 1452. « Item statuimus et ordina- mus vetera renovando tam Facultatis quam ipsius statuta quatenus ad congregationes Universitatis, vel etiam Nationis non praesumant magis- tri artium. comparere in veste curta, aut desuper cincta, nec cum capito far- ciato, aut, ut vulgo dicitur, burreleto, nec cum sotularibus rostratis aut lîri- pipiatis... » Du Boulay, Hist. Universitatis parisiensisÇReforniatio Facul- tatis artium), t. V, p. 576. — (Un texte critique de h Reforma tio Uni- versitatis parisiensis facta per cardinaleni legatum de Estoutevilla a été donné par Denifle et Chatelin dans le Chartularium Universitatis pari- siensis, t. IV, p. 713 et suiv. La citation ci-dessus figure p. 731 de ce dernier ouvrage).

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