Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923 t2.djvu/89

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COMMENTAIRE ET NOTES 77

Josèphe, fr. 405, fol. i v° (cette phrase qui termine une longue énumé- ralion manque dans le fr. 248). — « Au trente cinquicsme an de mon aaige me delectay... » Chronique scandaleuse (édit. B. de Mandrot), t. I, p. I. — « Lequel, comme on disoit, estoit ou xvi»; an de son aage. » Journal parisien de Jean Maupoint (édit. Fagniez), p. 39, etc.

— Aage a ici le sens abstrait de vie, existence, comme dans les exemples suivants :

Qu'el gardera son pucelage Trestoz les jors de son eage.

Rustebeuf (édit. Kressner), p. 105, v. 67-68) ;

De nostre aage ne vivons pas le quart Par nos excès...

(Eust. Deschamps, t. VI, p. 12, v. 26-17) '■>

Car faisant mal, certes il perd son aage, Et si se met de franchise en servage. Meschinot, Les Lunettes des princes, {x. 24314, fol. 76 v, etc.

— Aage a aussi le sens concret d'« année de la vie ». Longnon cite, à l'appui de son opinion, deux exemples : l'un tiré du Jardin de Plai- sance, l'autre d'un auteur de la seconde moitié du xvi'^ siècle.

i" exemple :

La noble dame sur ce point trespassa,

De quoy ce fut ung merveilleux dommage,

Car jamais l'an en vie ne passa

Avec six moys le quatorziesme aage (fol. 253-0.

2^ exemple : « Je, Claude Fauchet, conseiller du roy, premier prési- dent en la Cour des Monnoyes, natif de Paris, en mon aage soixante et dixiesme» (Avant-propos des Antiquités gauloises et françaises, édh. de 1 601 et de 16 10). Le premier exemple aurait une plus grande autorité s'il était antérieur à l'année 1461 ; mais il y a tout lieu de croire qu'il date de la fin du xve siècle, et qu'il a peut-être été suggéré par le texte même de Villon, lequel était très répandu alors. Le second exemple est emprunté à Fauchet, le possesseur du ms. F de Villon, le même qui appartient aujourd'hui à la Bibliothèque royale de Stockholm. Fau- chet connaissait à fond son Villon ; c'est peut-être à cette cause et « pour l'amour » de Villon qu'il a employé cette expression. Aussi ces deux exemples seraient-ils moins probants, à mon avis, que l'unanimité des mss. et des incunables et que l'approbation tacite de Marot et de

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