Page:Œuvres de Hégésippe Moreau (Garnier, 1864).djvu/127

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À seize ans, pauvre et timide
Devant les plus frais appas,
Le cœur battant, l’œil humide,
Je voulais et n’osais pas,
Et je priais, et sans cesse
Je répétais dans mes vœux :
« Jésus ! rien qu’une maîtresse,
Rien qu’une maîtresse… ou deux ! »

Lors une beauté, qui daigne
M’agacer d’un air moqueur,
Me dit : « Enfant, ton cœur saigne,
Et j’ai pitié de ton cœur.
Pour te guérir quel dictame
Faut-il donc, pauvre amoureux ?
— Oh ! rien qu’un baiser, madame !
Oh ! rien qu’un baiser… ou deux !… »