Page:Œuvres de Hégésippe Moreau (Garnier, 1864).djvu/158

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Mais, quand de ce pauvre monde
Le jour suprême aura lui,
Changeant de ton dès l’aurore,
Je dirai, j’en fais l’aveu :
Pauvre globe, tourne encore,
Tourne, tourne encore un peu.

À cette heure épouvantable,
Tous vos hôtels trembleront,
Riches ; et de votre table
Bien des miettes tomberont.
Affamés, qu’on se restaure !
Dirai-je, et trinquons, morbleu !
Pauvre globe, etc.

L’effroi que ce jour fait naître
(Et pour ma part j’en ris bien)
Empêche de reconnaître
Son lit, sa femme et son bien.
Plus de bourgeois matamore,
Plus d’huissiers ! le Code au feu !
Pauvre globe, etc.

Le vieux soleil file, file,
Et s’éteint dans le brouillard :