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Page:Œuvres de Hégésippe Moreau (Garnier, 1864).djvu/17

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== HÉGÉSIPPE MOREAU == 7

Vont saisir en courant leur place dans un mot; Sur ce métal uni l'encre passe, et bientôt, Sortant multiplié de la presse rapide, Le discours parle aux yeux sur une feuille humide.

Mais la fin de l'Épitre est surtout heureuse; le jeune compositeur s’y montre dévoré souvent du désir d'écrire, de composer pour son propre compte, tandis qu'il est obligé d'imprimer les autres.

Hélas! pourquoi faut-il qu'aveuglant la jeunesse, Comme tous les plaisirs, étude ait son ivresse ? Les chefs-d'œuvre du goût, par mes soins reproduits, Ou occupé mes jours, ont enchanté mes nuits, Et souvent, insensé! j'ai répandu des larmes, Semblable au forgeron qui, préparant des armes, Avide des exploits qu'il ne partage pas, Siffle un air belliqueux et rêve des combats...

Moreau, à cette date, n'avait que dix-neuf ans. Il fut admis dans l'imprimerie de M, Didot, rue Jacob. justement en face de cet hospice de la Charité, où depuis... — Placé peu de temps après juillet 4830, à la direction de l'Imprimerie royale, M. Lebrun cher- cha à y introduire Moreau; mais celui-ci. qui avait