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L’ENFANT MAUDIT
Conte
À mon jeune ami Paul B***
Autrefois dans Bagdad, la ville des merveilles,
Grandissait Abdallah, fils du cheik El-Modi,
Que les derviches et les vieilles,
Dont ses propos moqueurs échauffaient les oreilles,
Nommaient dans leur colère Abdallah le Maudit.
Il n’avait, orphelin, ni mère ni sœur tendre,
Hélas ! pour l’enchaîner doucement au devoir,
Pour payer son travail par les baisers du soir,
Ou punir sa paresse en les faisant attendre.
Une mère, une sœur, c’est le premier des biens :
Vous le savez, enfants… et moi, je m’en souviens !
Passe encor s’il n’eût fait qu’agacer par derrière
Le derviche immobile en son culte fervent
Et lui tirer la barbe, ou bourrer de poussière