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Page:Œuvres de Hégésippe Moreau (Garnier, 1864).djvu/272

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Ixus, par une coquette modestie, commune, à ce qu’il paraît, aux faiseurs de chansons de toutes les époques, se fit prier quelque temps, puis céda.

Chanson d’Ixus
I.

Ouvrez ! je suis Ixus, le pauvre gui de chêne qu’un coup de vent ferait mourir. Un jour, il y a douze ans, un pygmée tomba de la peau de lion d’Hercule : ce pygmée, c’était moi. Mon père ne m’aimait pas parce que j’étais faible et petit ; et lorsque, enfant, je me heurtais à ses genoux, j’entendais sur ma tête une voix gronder comme l’orage. Mes frères me battent quand je les appelle tout haut mes frères, et pourtant je veux vivre, car j’ai une sœur, une sœur qui m’aime… Elle est si bonne, Macaria !

Ouvrez ! je suis Ixus, le pauvre gui de chêne qu’un coup de vent ferait mourir.

II.

Mes frères m’ont dit un jour : « Sois bon à quelque chose ; apprends à élever des statues et des autels, car nous serons dieux peut-être ». Et j’essayai d’obéir à mes frères ;