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Page:Œuvres de Hégésippe Moreau (Garnier, 1864).djvu/37

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LE MYOSOTIS




DIX-HUIT ANS


J’ai dix-huit ans : tout change, et l’Espérance
Vers l’horizon me conduit par la main.
Encore un jour à traîner ma souffrance,
Et le bonheur me sourira demain.
Je vois déjà croître pour ma couronne
Quelques lauriers dans les fleurs du printemps ;
C’est un délire… Ah ! qu’on me le pardonne ;
      J’ai dix-huit ans !

J’aime Provins, j’aime ces vieilles tombes
Où les Amours vont chercher des abris ;
Ces murs déserts qu’habitent les colombes,
Et dont mes pas font trembler les débris.