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Page:Œuvres de Hégésippe Moreau (Garnier, 1864).djvu/75

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Pour les Fouquiers royaux l’histoire est sans colères,
Et ne pardonne pas aux Jeffreys populaires !
Et quand même ils auraient frappé d’aveugles coups,
Lâches accusateurs, silence ! oubliez-vous
Que leur âme de feu purifiait leurs œuvres ?
Oui, d’un pied gigantesque écrasant les couleuvres,
Par le fer et la flamme ils voulaient aplanir
Une route aux Français vers un bel avenir.
Ils marchaient pleins de foi, pleins d’amour, et l’histoire
Absoudra, comme Dieu, qui sut aimer et croire.
Semblables au Mogol, pourvoyeur de vautours,
Qui de crânes humains édifiait des tours,
Au dieu qu’ils confessaient votant d’horribles fêtes,
Pour lui bâtir un temple ils entassaient les têtes ;
Et, quand il le fallait, résignés au malheur,
Couronnaient l’édifice en y portant la leur.
Sans doute il leur fallait, d’une main pacifique,
Caresser des méchants la race prolifique,
Au lieu de fatiguer la hache du trépas ;
Comme en nos jours de honte il fallait, n’est-ce pas ?
Garrotter de rubans, déporter dans les places,
Des ennemis vaincus qui hurlent des menaces,
Et, plutôt qu’un mandat, jeter un passe-port
À ces preux chevaliers galopant vers le nord,
Qui, pour tailler en fiefs la France découpée,