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DE J.-D. LANJUINAIS.

position, par conséquent lorsque le soleil se trouvait dans la constellation du bélier.

En effet, du tems de Virgile, et même du tems d’Hésiode, qui donne aux laboureurs à-peu-près la même leçon que Virgile, le soleil, à l’équinoxe du printems, n’était plus dans le taureau, mais dans la constellation du bélier ; le bélier avait cessé d’être le précurseur du printems, parce que le soleil l’éclipsait à cette époque, tandis que le taureau, se trouvant alors dégagé des rayons du soleil, annonçait aux laboureurs l’équinoxe printanier. Virgile, si instruit pour son tems, n’avait garde d’adopter un calendrier qui ne convenait pas depuis des siècles au tems où il écrivait, et de faire cette faute dans un ouvrage didactique, dont la rectitude, par rapport au calendrier, était une condition essentielle.

En deux mots, il n’y a jamais eu dans le calendrier vulgaire ou zodiacal, ce parfait accord des signes et des saisons supposé par M. Dupuis ; mais il y avait un rapport tel, que le signe qui fut dit successivement ouvrir l’année, d’abord le bélier, ensuite le taureau, anticipèrent également sur la vraie position solaire. Cette anticipation n’empêche point que le zodiaque ne porte à-la-fois l’empreinte du tems et celle du lieu où il a été composé ; mais elle empêche qu’il y ait eu à son origine un accord parfait des signes et des saisons. C’est donc par erreur que M. Dupuis, supposant cet accord parfait, a désigné la balance comme le signe initial du zo-