Page:Œuvres de Louise Ackermann.djvu/153

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III


Non, ce n’est point à nous, penseur et chantre austère,
De nier les grandeurs de la mort volontaire ;
D’un élan généreux il est beau d’y courir.
Philosophes, savants, explorateurs, apôtres,
Soldats de l’Idéal, ces héros sont les nôtres :
Guerre ! ils sauront sans toi trouver pour qui mourir.

Mais à ce fier brutal qui frappe et qui mutile,
Aux exploits destructeurs, au trépas inutile,
Ferme dans mon horreur, toujours je dirai : « Non ! »
Ô vous que l’Art enivre ou quelque noble envie,
Qui, débordant d’amour, fleurissez pour la vie,
On ose vous jeter en pâture au canon !