Page:Œuvres de Louise Ackermann.djvu/55

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Par quels champs oubliés et déjà voilés d’ombre
Cette poursuite vaine un moment nous conduit !
Vers plus d’un mont désert, dans plus d’un vallon sombre,
Le fantôme léger nous égare après lui.

Les souvenirs dormants de la jeunesse éteinte
S’éveillent sous ses pas d’un sommeil calme et doux ;
Ils murmurent ensemble ou leur chant ou leur plainte,
Dont les échos mourants arrivent jusqu’à nous ;

Et ces accents connus nous émeuvent encore.
— Mais à nos yeux bientôt la vision décroît ;
Comme l’ombre d’Hamlet, qui fuit et s’évapore,
Le spectre disparaît en criant : « Souviens-toi ! »