Pour cet heureux moment qu’en ces lieux tout s’apprête ;
Qu’un pompeux ſacrifice en précède la fête ;
Trop heureux ſi Thyeſte, aſſuré de la paix,
Daigne la regarder comme un de mes bienfaits !
Vous qui de mon courroux avez ſauvé Pliſthène,
C’eſt vous, de ce grand jour, que je charge, Euryſthène ;
J’en remets à vos ſoins la fête & les apprêts.
Courez tout préparer au gré de mes ſouhaits.
Mon frère n’attend plus que la coupe ſacrée :
Offrons-lui ce garant de l’amitié d’Atrée.
Puiſſe le nœud ſacré qui doit nous réunir
Effacer de ſon cœur un triſte ſouvenir !
Pourra-t-il oublier… ?
Il ne ſe ſouvient plus que d’un fils & d’un frère.
Dès ce moment, au port précipite tes pas ;
Que le vaiſſeau, ſurtout, ne s’en écarte pas.
De mille affreux ſoupçons j’ai peine à me défendre.
Cours ; & que nos amis viennent ici m’attendre.