Page:Œuvres de M. de Crébillon, tome premier, 1750.djvu/208

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À votre heureux deſtin la verrons-nous unie ?
Sait-elle, à reſister, qu’il y va de ſa vie ?

I T Y S.

175Ah ! D’un plus doux langage empruntons le ſecours.
Madame ; épargnez-lui de ſi cruels diſcours ;
Adouciſſez plutôt ſa triſte deſtinée :
Électrs n’eſt déjà que trop infortunée.
Je ne puis la contraindre, & mon eſprit confus…

C L Y T E M N E S T R E.

180Par ce raiſonnement je conçois ſes refus.
Mais, pour former l’hymen & de l’un & de l’autre,
On ne conſultera ni ſon cœur ni le vôtre.
C’eſt, pour vous, de ſon ſort prendre trop de ſouci :
Allez, dites au roi que je l’attends ici.



S C È N E   V I.
Clytemneſtre, Électre.
C L Y T E M N E S T R E.

185Auſſi, loin de répondre aux bontés d’une mère,
Vous bravez de mon nom le ſacré caractère !
Et, lorſque ma pitié lui fait un ſort plus doux,
Électre ſemble encor défier mon courroux !