Page:Œuvres de M. de Crébillon, tome premier, 1750.djvu/231

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
T Y D É E.

De tels ſecrets, Seigneur, ſont peu dignes de vous ;
Je crains peu qu’un grand roi puiſſe en être jaloux ;
625Permettez cependant qu’à mon devoir fidèle
Je retourne en des lieux où ce devoir m’appelle.
J’ai fait peu pour Égiſthe, & de quelque ſuccès
Sa bonté chaque jour s’acquitte avec excès.
S’il eſt vrai que mon bras eut part à la victoire,
630II ſuffit à mon cœur d’en partager la gloire.
Ne m’arrêtez donc plus ſur l’eſpoir des bienfaits :
Les vôtres n’ont-ils pas ſurpassé mes ſouhaits ?
J’en ſuis comblé, Seigneur ; mon âme eſt ſatisfaite ;
Je ne demande plus qu’une libre retraite.

É G I S T H E.

635Un intérêt trop cher s’oppoſe à ce départ :
Argos perdrait en vous ſon plus ferme rempart.
Des héros tels que vous, ſitôt qu’on les poſſède,
Sont, pour les plus grands rois, d’un prix à qui tout cède.
Heureux ſi je pouvais, par les plus forts liens,
640Attacher pour jamais vos intérêts aux miens !
Je vous dois le ſalut de toute ma famille,
Et ne veux point ſans vous diſposer de ma fille.

T Y D É E à part.

Ciel ! Où tend ce diſcours ?