De tels ſecrets, Seigneur, ſont peu dignes de vous ;
Je crains peu qu’un grand roi puiſſe en être jaloux ;
Permettez cependant qu’à mon devoir fidèle
Je retourne en des lieux où ce devoir m’appelle.
J’ai fait peu pour Égiſthe, & de quelque ſuccès
Sa bonté chaque jour s’acquitte avec excès.
S’il eſt vrai que mon bras eut part à la victoire,
II ſuffit à mon cœur d’en partager la gloire.
Ne m’arrêtez donc plus ſur l’eſpoir des bienfaits :
Les vôtres n’ont-ils pas ſurpassé mes ſouhaits ?
J’en ſuis comblé, Seigneur ; mon âme eſt ſatisfaite ;
Je ne demande plus qu’une libre retraite.
Argos perdrait en vous ſon plus ferme rempart.
Des héros tels que vous, ſitôt qu’on les poſſède,
Sont, pour les plus grands rois, d’un prix à qui tout cède.
Heureux ſi je pouvais, par les plus forts liens,
Attacher pour jamais vos intérêts aux miens !
Je vous dois le ſalut de toute ma famille,
Et ne veux point ſans vous diſposer de ma fille.
Ciel ! Où tend ce diſcours ?