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SCÈNE I.
Érixène, Iſmène.
I S M È N E.
Madame, en ce palais pourquoi toujours errante ?
É R I X È N E.
Lieux cruels ſoutenez ma fureur chancelante ;
Lieux encor teints du ſang qui me donna le jour,
Du tyran de la Crète infortuné ſéjour,
Éternels monuments d’une douleur amère ;
Lieux terribles, témoins de la mort de mon père,
Lieux où l’on m’oſe offrir de coupables amours,
Prêtez à ma colère un utile ſecours :
Retracez-moi ſans ceſſe une triſte peinture ;
Contre un honteux amour défendez la nature.
Ô toi qui voit la peine où ce feu me réduit,
Venus, ſuis-je d’un ſang que ta haine pourſuit ?
Ou faut-il qu’en des lieux remplis de ta vengeance
Les cœurs ne puiſſent plus brûler dans l’innocence ?
Laiſſe au ſang de Minos ſes affronts, ſes horreurs ;
Sur ce ſang odieux ſignale tes fureurs :