Page:Œuvres de M. de Crébillon, tome premier, 1750.djvu/76

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Je ſaurai m’en punir ; & je ſens que ce cœur
Vous craint déjà bien moins que ſa propre fureur.
Déſormais tout en proie au tranſport qui me guide,
Je vous délivrerai de ce fils ſi perfide.
Si mon coupable cœur vous trahit malgré moi,
Mon bras plus innocent ſaura venger mon roi.
Ce n’eſt pas d’aujourd’hui qu’il ſert votre vengeance,
Et je vais en punir ce cœur qui vous offenſe.

Il tire ſon épée.

Soyez donc ſatisfait…

IDOMÉNÉE, l’arrêtant..

Soyez donc ſatisfait…Arrêtez, furieux…

I D A M A N T E.

Laiſſez couler le ſang d’un rival odieux.

I D O M É N É E.

Mon fils !…

I D A M A N T E.

Mon fils !…D’un nom ſi cher m’honorez-vous encore ?
Laiſſez-moi me punir d’un feu qui me dévore.

I D O M É N É E.

Ma vertu juſque-là ne ſaurait ſe trahir.
Va, fils infortuné… je ne te puis haïr.

I D A M A N T E.

Ah ſeigneur !…