Pour conſerver celui que ſa rigueur demande,
C’eſt le mien aujourd’hui qu’il faut que je répande.
Que dites-vous, ſeigneur ? Quel affreux déſespoir !
D’un nom plus glorieux honore mon devoir :
Quand j’aurai vu mon fils, je cours y ſatisfaire.
Je n’attends plus de vous qu’une paix ſanguinaire,
Dieux juſtes ! Cependant d’un peuple infortuné
Détournez le courroux qui m’était deſtiné ;
Ceſſez à mes ſujets de déclarer la guerre,
Et juſqu’à mon trépas ſuspendez le tonnerre :
Tout mon ſang va couler.
Qu’eſpérez-vous ?
Je n’obéirai point ; le ciel impitoyable
M’offre en vain en ces lieux un ſpectacle effroyable.
Les mortels peuvent-ils vous offenſer aſſez
Pour s’attirer les maux dont vous les puniſſez,
Dieux puiſſants ? Qu’ai-je vu ? Quel funeſte ravage !
J’ai cru me retrouver dans le même carnage