Page:Œuvres de Monsieur de Fontenelle, Tome IX, 1766.djvu/414

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Princes; je ne vois pas qu’on tire plus de lumières de l’un que de l’autre, ni que pour savoir l’histoire de toutes les guerres, on soit obligé à être habile homme, et c’est ce que l’expérience confirme parfaitement.

Je n’entends pas parler ici de l’utilité que peut avoir l’histoire pour établir de certains droits à des Princes ou à des Peuples; pour décider de leurs intérêts; pour régler des rangs. Je ne parle de l’histoire que par rapport à la morale, qui est l’usage le plus général et le plus important dont elle puisse être. À cet égard il est certain qu’on peut savoir tout ce qui s’est fait entre les hommes, et ignorer comment les hommes eux-mêmes sont faits; et au contraire on peut savoir parfaitement comment les hommes sont faits, et par cette raison-là même ne s’amuser guère à apprendre ce qui s’est fait entré eux.

Cependant comme nous ne saisissons presque jamais les principes généraux si parfaitement, que notre esprit n’ait besoin d’y être soutenu par les applications particulières, et que tout au moins ces applications particulières donnent un spectacle agréable à ceux qui ont le