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Page:Œuvres de Paracelse, trad. Grillot de Givry, tome I, 1913.djvu/101

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DE L’ENTITÉ DU POISON

CHAPITRE VIII



Mais comprenez ensuite que, dans chaque chose que l’homme prend pour ses besoins, se trouve le poison, caché de même sous la bonne substance. Dans toute chose, quelle qu’elle soit, il existe à la fois l’essence et le poison. L’essence est ce qui sustente l’homme. Le poison, au contraire, ce qui le détruit et qui le terrasse par les maladies. Et ces deux principes se trouvent dans toute chose alimentaire, relativement à chaque animal qui use d’elle, sans exception aucune.

Et maintenant, prêtez bien attention à ceci, vous autres médecins. Si par suite de cette disposition (hoc pacto), le corps se soutient par l’aliment et ne peut manquer de celui-ci, mais lui est soumis en tout, alors le corps absorbe l’aliment tel qu’il le trouve, sous l’une et l’autre espèce, du bien et du mal, et en délègue l’office de séparation à l’Alchimiste. Or, si l’Alchimiste est trop faible (infirmus), de telle sorte qu’il ne soit pas apte à séparer, par son industrie subtile, le poison de la substance saine[1], alors ensuite, la putréfaction a lieu, du mauvais et du bon tout ensemble, et ensuite une digestion particulière qui est alors précisément ce qui nous sert d’indication pour les maladies des hommes. Car toute maladie engendrée en l’homme par l’Entité du poison, provient d’une digestion putréfiée, qui, elle-même, devait consister en une chaleur tempérée afin que

  1. Venenum a malo separare. Il y a erreur dans le texte latin : vom guten gescheiden werden, dit fort bien le texte allemand.