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Page:Œuvres de Paracelse, trad. Grillot de Givry, tome I, 1913.djvu/194

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PARACELSE

faut qu’il connaisse le monde et, par celui-ci, l’homme ; et ceux-ci ne sont qu’un, et non pas deux Je remets le reste de l’expérience.

CHAPITRE II


Parmi toutes les substances, il en est trois qui donnent à chaque chose leur corps, c’est-à-dire que “tout corps consiste en trois choses. Les noms de celles-ci sont : Soufre, Mercure, Sel. Si ces trois choses sont réunies (componuntur, ) alors elles s’appellent un corps ; et rien ne leur est ajouté, sinon la vie et ce qui est inhérent à celle-ci. Donc si tu prends un corps quelconque en tes mains, tu as invisiblement trois substances sous une seule forme ou espèce. C’est de ces trois choses que nous devons traiter. Car ces trois substances existent ici sous une seule forme, qui donnent et font toute santé. Car si tu tiens du bois en tes mains, alors, suivant le témoignage des yeux, tu n’es en présence que d’un seul corps. Mais, savoir ceci n’est d’aucune utilité pour toi, car le paysan en sait et en voit autant. Tu dois te pénétrer très profondément de ceci afin de savoir qu’en tes mains tu tiens du soufre, du mercure et du sel. Si tu perçois ces trois choses séparément, l’une de l’autre, par l’aspect, le toucher et le contact, alors tu as acquis enfin les yeux par lesquels le médecin doit voir. Ces yeux doivent voir ces trois choses avec autant de perspicacité que le paysan voit du simple bois. Que cet exemple fasse que tu reconnaisses aussi l’homme lui-même dans ces trois choses, non moins que le bois lui-même ; c’est-à-dire que tu