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Page:Œuvres de Paracelse, trad. Grillot de Givry, tome I, 1913.djvu/222

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PARACELSE

de toutes choses. Cependant il n’est pas autre chose à savoir et à penser sinon que toutes choses consistent en cette image, c’est-à-dire que toutes choses possèdent leur effigie (sunt effigiatae, ), Or, l’anatomie est dans cette effigie même. L’homme est revêtu d’une forme (fictus est, ). Or, l’anatomie est son effigie nécessaire à connaître, avant tout, au médecin. Car c’est ainsi que sont les anatomies des maladies, par exemple : l’Hydropisie est représentée (effictus, ) de telle sorte qu’elle se rapporte parfaitement à son effigie. C’est pourquoi il ne suffit pas de connaître l’anatomie de l’homme, mais aussi celle de l’hydropisie, non autrement qu’elle se manifesterait peinte ou représentée en sa forme. Il en est de même pour toutes les autres maladies. C’est l’anatomie de cette effigie que nous devons étudier. Car sans celle-ci, la nature ne nous reconnaîtra (testabitur, ) jamais pour médecins. Inculquez-vous un exemple tiré des roses et des lys. Pourquoi Dieu les a-t-il exprimés par une telle forme et effigie, ainsi que les autres ? C’est pourquoi il a créé de la terre, et le médecin et sa médecine, afin qu’il connaisse anatomiquement (en son anatomie), ce que produit la terre[1]. S’il connaît leurs anatomies (des herbes), il devra connaître ensuite les anatomies des maladies ; alors il trouvera la concordance, et lesquelles (des herbes et des maladies) sont semblables et se rapportent les unes aux autres. C’est par la concordance de ces deux anatomies que le médecin progresse (crescit, ) et sans elle il n’est rien. Bienheureuse serait l’heure à laquelle il serait permis de travailler, en celle-ci (cette concor-

  1. En marge : Anatomie des Herbes.