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Page:Œuvres de Paracelse, trad. Grillot de Givry, tome I, 1913.djvu/24

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Paracelse

Il n’est pas douteux qu’il rédigea ses lettres en allemand, comme l’attestent sa lettre à Érasme de 1526, celles à Amerbach, de 1528, le Consilium für den Abt von Pfeffers, de 1535 et la lettre an den Magistrat von Memmingen de 1536, dont von Murr[1] a reproduit un fragment ; et il affecta d’employer cette langue dans ses cours publics, comme une protestation contre le pédantisme des facultés.

Mais dans ceux de ses ouvrages dont nous possédons le texte allemand, figurent toujours quantité de locutions latines.

Paracelse emploie la langue latine pour tous les termes techniques et scientifiques dont il ne trouve qu’un équivalent douteux dans sa langue maternelle, et il s’en sert avec une justesse d’expression telle, qu’il est impossible d’admettre qu’il n’ait pas connu parfaitement la langue scolastique de son époque. Ainsi tous les termes philosophiques, anatomiques et les Recepta, sont en latin.

De même, une ordonnance autographe de Paracelse, qui se trouve dans le Ms. 11.144 de la Bibliothèque de Vienne, feuillets 126 et 127, est également en cette langue, sauf un mot. Une main du XVIIe siècle a écrit : Inveni Theophrasti manu hec (sic) Recepta scripta contre lapidem. Il y emploie, entre autres remèdes, le saxifrage, les cantharides et les yeux d’écrevisses.

Ainsi, il est donc bien hasardeux de prétendre qu’aucun des nombreux traités, que nous possédons de lui, n’ait pu être écrit originairement en latin.

Jusqu’en 1580, les œuvres de Paracelse circulèrent,

  1. Neues Journal zur Litteratur und Kunstgeschichte, tome II.