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Page:Œuvres de Paracelse, trad. Grillot de Givry, tome I, 1913.djvu/241

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LIBER PARAMIRUM

ses. C’est pourquoi il lui prépare (cudit, ) tout ce qui lui est nécessaire. Sois seulement l’opérateur ; soumets-lui la matière sans rien lui séparer ni former l’œuvre même, comme il le veut. Lui seul connaît exactement le mode, le nombre, le poids, la proportion, la durée et toutes autres choses.

Mais remarquez que toute créature, quelle qu’elle soit, est double. L’une est du sperme, l’autre de l’aliment. Le sperme est une semence. Aussitôt jeté, celui-ci désire et recherche son aliment.Il est une créature ainsi que l’aliment de celle-ci. Il a la liberté de la forme de l’homme, de telle sorte que ce qu’il mange devienne l’homme et les membres humains. C’est pourquoi l’homme a été constitué en destruction de forme par la mort, ce qui a lieu à cause de la semence. Il est contraint de supporter cette mort dans ce qui lui donne et lui fournit l’aliment[1]. Ainsi il n’est pas suffisant que l’homme soit né des entrailles maternelles ; mais il faut qu’il naïsse encore également de l’aliment lui-même. Tout ce qui concerne la nature de la vie humaine (laquelle appartient à l’âme), tout ceci a été séparé de l’aliment. Car cette propriété de la vie vient avec (accedit, ) l’âme et non avec le corps. Et ce qui vient avec le corps, c’est-à-dire les mœurs et les qualités intellectuelles (ingenia, ), vient de l’homme suivant la sapience de celui-ci. Ici, en vérité, tout ce qui vient de l’aliment est le corps ; selon ceci, il faut considérer que ce n’est ni la vertu, ni la colère, ni la probité, ni la malice (nequitia, ). Ce

  1. C’est-à-dire le corps de l’homme est composé de la semence initiale, et de ce qu’il a acquis par les aliments ; c’est cette partie seule qui meurt ; la semence se transmettant immortellement d’individu en individu.