uisque toute chose, parfaite en soi, est, en raison
des autres, soit vénéneuse, soit salutaire,
poursuivant notre discours, nous établissons ainsi
que DIEU, à celui qui se nourrit ou se sert d’une
chose étrangère qui lui a été donnée pour lui être
salutaire ou pernicieuse, a constitué un Alchimiste
d’une telle habileté, qu’il peut parfaitement discerner
ces deux choses l’une de l’autre, savoir : le poison
dans son étui (vidulum, ) et la nourriture
pour le corps}[1]. C’est ainsi, comme nous vous
en avons avertis plus haut, que nous voulons que
vous acceptiez et que vous compreniez notre base.
Mais voici un exemple d’un autre genre. Celui qui
est seigneur ou prince, celui-ci comme il convient à
un prince, est, en lui-même, parfait. Mais il ne peut
être prince, sans avoir des serviteurs qui le servent,
lui, prince. Or, ces serviteurs sont également parfaits
en soi, en tant que serviteurs ; mais non pour le
prince, car ils sont pour celui-ci à la fois un poison et
un préjudice et, en même temps, une nécessité. Mais
puisque vous entendez ceci de l’Alchimiste de la nature,
soyez certains que Dieu a donné à lui, prince, la
science en lui-même, telle qu’il convient à un prince.
Celui-ci apprend à séparer le poison de ses serviteurs,
et aussi à prendre de ceux-ci le bien qu’ils lui donnent.
Si cet exemple ne vous paraît pas cadrer absolument
avec notre sujet, vous trouverez la base de la présente
question, placée dans l’enseignement suivant la doctrine
du Sapient, où ceci est expliqué. Voici en quoi
elle consiste. Il est nécessaire à l’homme de manger
et de boire. Car le corps de l’homme qui est l’auberge
- ↑ Le latin ajoute ingerendo.