de révolution en révolution, et vous conduirez enfin la République à sa perte. »
Séance du 11 mars. — Discours de Robespierre sur l’organisation du tribunal révolutionnaire : « Il est important de bien définir ce que vous entendez par conspirateurs : autrement les meilleurs citoyens risqueraient d’être victimes d’un tribunal institué pour les protéger contre les entreprises des contre-révolutionnaires. » Thuriot demande que Robespierre présente son article comme il le conçoit. — Le voici : « La loi défend, sous peine de mort, tout attentat contre la sûreté générale de l’État, la liberté, l’égalité, l’unité et l’indivisibilité de la République. » Puisque vous avez déclaré révolutionnairement que quiconque provoquerait le rétablissement de la royauté sera puni de mort, je veux que le décret le mentionne. Il faut que tous les écrits… (Il s’élève des murmures dans une partie de la salle.) Il est étrange qu’on murmure, lorsque je propose de réprimer un système d’écrits publics dirigés contre la liberté, qui attaquent les principes de la souveraineté et de l’égalité… Je veux enfin que ce tribunal punisse les administrateurs qui, au mépris des lois et de l’unité de la République, ont levé une force armée de leur pure autorité privée. » Le 20 mars Robespierre est nommé membre du comité de salut public.
Séance du 27 mars. — Robespierre propose que, pour ranimer l’énergie républicaine et confondre les projets de tous les despotes, deux décrets soient rendus : 1o pour expulser du territoire français et des contrées occupées par les armées françaises, tous les membres de la famille Capet ; 2e pour traduire au tribunal extraordinaire et juger incessamment Marie-Antoinette d’Autriche, comme prévenue d’être complice des attentats commis contre la liberté et contre la sûreté de la nation[1].
- ↑ Robespierre avait repoussé très-amèrement cette proposition quand, quelques mois auparavant, elle avait été faite par les Giron-