Page:Œuvres de Robespierre.djvu/137

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cherché le petit nombre de patriotes qui peuvent se trouver détenus avec les aristocrates. Par ce moyen, le Comité de sûreté générale n’aurait pas perdu un temps précieux pour la liberté à entendre les sollicitations des mauvais citoyens. Prenez garde de tomber dans de plus grands inconvénients que ceux que vous voulez éviter ; prenez garde qu’à la faveur du décret qu’on vous propose, la liberté ne soit accordée à quelques aristocrates ; qu’il ne nous conduise à l’indulgence à l’égard de l’aristocratie, qui certes ne mérite pas qu’on crée un comité pour s’occuper d’elle ; elle ne doit attendre la liberté que lorsque la Révolution aura été cimentée par une paix générale. »

Séance du 28 décembre (8 nivôse). — Robespierre demande que les honneurs du Panthéon soient décernés au jeune Barra, et que cette fête soit célébrée avec une pompe digne de ce jeune héros, qui, âgé de treize ans, a fait des prodiges de valeur dans la Vendée. Entouré de brigands qui, d’un côté, lui présentaient la mort, et de l’autre lui demandaient de crier : Vive le roi ! il est mort en criant : Vive la République ! « Les Français seuls ont des héros de treize ans : c’est la liberté qui produit des hommes d’un si grand caractère. Vous devez présenter ce modèle de magnanimité à tous les Français et à tous les peuples : aux Français, afin qu’ils ambitionnent d’acquérir de semblables vertus et qu’ils attachent un grand prix au titre de citoyens français ; aux autres peuples, afin qu’ils désespèrent de soumettre un peuple qui compte des héros dans un âge si tendre. »


Année 1794.

Séance du 12 janvier (23 nivôse). — Robespierre fait un rapport, au nom du Comité public, sur la situation de l’armée des Pyrénées-Orientales. Il demande les honneurs du Panthéon pour le représentant Fabre (de l’Hérault), qui, abandonné des indignes chefs de l’armée, soutint seul avec